Le Roi de l’Époque

Thomas Couture

Étiquette annotée, sur le revers du cadre, de la main de M. Magnin, à la plume et encre brune : « Cette figure allégorique, qui me semble avoir été appelée l’Orgueil que faute d’un vocable du genre masculin exprimant l’Outrecuidance, la Présomption, l’Arrogance, la Sottise, - mieux approprié à l’expression du visage et à la compagnie non d’un paon, mais d’un dindon -, évoque immédiatement, par l’attitude, le célèbre "Bertin" d’Ingres. Que signifient, d’autre part, ces deux ailes, accessoire de coiffure bien inattendu dans la circonstance ? Une aile, c’est de la plume. Est-ce alors le cas de se rappeler les difficultés qu’avaient values à la Critique, outre le sentiment qu’il avait de sa supériorité, son humeur caustique et ses propres mordants ?/ Puisque, hormis Couture les professeurs qui font de la peinture sont des farceurs.../ (TH. de Banville)/ Cette fantaisie pleine de verve serait-elle la vengeance d’une piqûre d’amour-propre, une boutade contre le "Pouvoir de la Presse" réputé toute stupidité et toute violence ? ».

Annoté, sur le revers du cadre, au stylo (décollée du revers) : « Le Roi de l’époque/ cf le t. à Compiègne/ n^o 202. R. 6 19^e ».

Esquisse pour le tableau conservé au musée du château de Compiègne. Le personnage ubuesque, bouffi d’orgueil (dindon), de prétention et de sottise (oreilles du roi Midas), incarne la bourgeoisie corrompue du Second Empire. L’une des sources d’inspiration est le portrait satirique de Bertin, Directeur du puissant Journal des débats, avec lequel Couture eut des démêlés.