Glossaire
Ce lexique ne prétend à aucune exhaustivité et s’en tient aux techniques utilisées dans les dessins et gravures de la collection.
Estampe
Aquatinte
Cette technique, qui se développe à partir de la seconde moitié du xviiie siècle, est un dérivé de l’eau-forte.
Des particules de résine sont saupoudrées sur la plaque, puis fixées par un léger chauffage. Elles forment un réseau de petits grains autour desquels l’acide pourra creuser. La morsure est plus ou moins profonde, selon l'effet souhaité.
Burin
Cette belle et difficile technique de gravure en creux sur métal date du xve siècle. Elle est issue de l'orfèvrerie, dont elle a conservé des outils. Le principal, le burin, lame de section carrée ou losangée pourvue d'un manche, est poussé par la main qui le serre à l'intérieur de la paume. Le bout aiguisé du burin forme un biseau dont la pointe pénètre dans le métal et forme un sillon net et précis en forme de « V » plus ou moins profond. L'impression se fait sur la presse après encrage des creux et essuyage méticuleux des surfaces, le papier humidifié venant se gaufrer dans les tailles et se charger de l'encre.
Eau-forte
Cette technique date du début du xvie siècle. La plaque de métal est recouverte d’un vernis résistant à l’acide. Le graveur exécute son dessin à l’aide d’un outil, avec lequel il retire le vernis à certains endroits. La plaque est plongée dans l’acide de façon à creuser les zones dégagées. L’opération peut être répétée plusieurs fois et avec des bains de différentes durées en fonction des demi-teintes que l’on souhaite obtenir. Le vernis est ensuite retiré et la plaque encrée, puis appuyée fortement sur une feuille de papier à l’aide d’une presse.
C’est la technique chalcographique favorite des peintres car elle offre une gamme riche de tonalités et elle donne à l’artiste une grande liberté dans l’exercice du trait, ce qui la différencie du burin, dont l’exercice est réservé aux graveurs professionnels.
Héliogravure
Le dessin est gravé en creux, encré, puis l’impression se fait par une forte pression.
Lithographie
Inventée en Allemagne à la fin du xviiie siècle, cette technique apparaît en France à partir de 1802. Elle permet la reproduction d’un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire préalablement préparée. Traitée par un mordant (solution de gomme et d’acide nitrique), la pierre humidifiée fixe le dessin exécuté à l’envers.
Papier de Chine
De teinte légèrement grisâtre, il est fabriqué à partir d’herbes et de plantes fibreuses. Fin, doux et brillant, il est recherché pour le tirage des estampes.
Papier japon
Papier blanc, qui peut être légèrement teinté en jaune. Soyeux et satiné, il est très résistant malgré sa grande légèreté.
Pointe sèche
Le graveur dessine directement sur la plaque de métal à l’aide d’une tige d’acier qui dégage des copeaux de métal (appelés barbes). Rarement employée seule, cette technique est plutôt utilisée en complément de l’eau-forte. Les barbes qui, encrées, donnent un effet de velouté et de chaleur, s’émoussent au terme de quelques tirages.
Dessin
Aquarelle
Lavis composé de pigments colorés, réduits en poudre puis agglomérés par de la gomme arabique. L’aquarelle se caractérise par sa transparence et sa spontanéité mais elle n’autorise pas de repentir et demande une exécution rapide. Souvent associée à d’autres techniques plus graphiques, elle peut se voir rehaussée de gouache.
Les paysagistes anglais qui connaissent un grand succès en France au xixe siècle trouvent dans l’aquarelle leur médium favori pour célébrer la nature.
Collé en plein
Feuille collée dans sa totalité sur un montage.
Craie
De pouvoir peu couvrant, la craie ou pierre blanche est un calcaire d’un usage commode pour l’exécution d’esquisses et le rendu des lumières. Concurrente de la céruse, la craie se développe au xviie siècle en association avec le fusain, la pierre noire et la sanguine.
Crayon
Dérivé du vieux français « créon » qui signifie craie, le crayon regroupe habituellement différents types d’instruments graphiques sous forme de bâtonnets de section cylindrique ou carrée, ou sous l’aspect d’une tige enserrée dans une gaine de bois légèrement huilée pour faciliter la taille.
La technique dite « des trois crayons », très en vogue au xviiie siècle, combine la pierre noire, la sanguine et la craie.
Crayon graphite
Constitué d’une fine poudre de cristaux de carbone et d'argile noire dont la proportion influe sur sa dureté, le crayon graphite est d’un gris métallique brillant un peu plus soutenu que celui de la mine de plomb. Facile à effacer, sa fragilité a cependant limité son emploi.
Encre au carbone, dite encre de Chine
Elle est constituée de noir de fumée, d’eau et d’un liant (colle, blanc d’œuf…), auxquels on peut ajouter des aromatisants et des colorants. Elle est noire à l’état pur mais devient grise lorsqu’elle est diluée.
Connue dès l’Antiquité, elle est peu employée en Europe avant le xviie siècle.
Encre ferrogallique
Elle est fabriquée à partir de noix de galle, de sulfate de fer et de gomme arabique. Noire à l’origine, elle vire au brun avec le temps.
Estompe
Le bâton d’estompe, fabriqué avec du papier buvard enroulé, permet d’atténuer certaines parties du dessin.
Filigrane
Désigne un dessin qui apparaît par transparence sur les papiers dont il identifie la provenance, la qualité, le format...
Fusain
Charbon de bois, à moitié carbonisé en vase clos, utilisé en brindilles. Il est très apprécié pour sa commodité de maniement et pour toutes les nuances que l’on peut obtenir selon sa taille et son écrasement de biais.
Le fusain permet des traits fins ou épais selon la taille de l’extrémité. Ses valeurs vont du gris pâle au noir intense. Il permet aussi de couvrir des surfaces par frottis.
Gomme arabique
Résine transparente issue de l’acacia, utilisée comme liant.
Gouache
Pigment blanc provenant de l’oxydation du plomb, parfois du zinc, broyé avec de la gomme arabique. La gouache, ou céruse, peut être colorée avec les mêmes pigments que ceux de l’aquarelle mais elle est mate, opaque et plus couvrante. Elle est utilisée bien souvent en rehauts pour les lumières.
Lavis
Encre lavée à base d’eau, exécutée au pinceau sur toutes sortes de surfaces, mais de préférence sur un papier dont la texture favorise les inflexions du pinceau.
Mine de plomb
Le plomb qui la compose à l’origine, et dont elle prend le nom, est remplacé à partir du xvie siècle par de la plombagine (graphite très pur), puis en 1794 par un mélange de graphite et d’argile inventé par Nicolas Conté.
La mine de plomb permet une gamme étendue de contrastes, par la pression plus ou moins forte qu’on exerce. Plus la mine est dure, plus le trait est brillant et clair.
Le dessin à la mine de plomb correspond au retour, prôné par les artistes néo-classiques, à la rigueur du dessin linéaire, en réaction contre les châtoiements colorés des trois crayons au xviiie siècle.
Mise au carreau
Procédé d’agrandissement qui consiste à faire un quadrillage sur le dessin puis, en dilatant la grille, à reproduire l’image dans un format plus grand.
Papier vélin
Papier à la surface lisse et soyeuse, dont la qualité évoque la finesse du vélin, parchemin de luxe créé de la peau du veau mort-né.
Papier vergé
Contrairement au vélin, il laisse apparaître de fines lignes parallèles horizontales, trace des fils - les vergeures - sur lesquels la pâte à papier a été posée pour s’égoutter.
Parchemin
Peaux diverses (de chèvre, de mouton…), dont la préparation était longue et délicate et le prix de revient élevé.
Pastel
Pigments finement broyés, mêlés à un liant (colle, gomme arabique…), roulés en bâtons et séchés. Le dosage des pigments permet d’obtenir un grand nombre de nuances.
Le pastel est une matière tendre, friable, pulvérulente. Sa nature granuleuse lui donne un éclat incomparable et lui permet d’évoquer à la fois la couleur et la lumière.
Pierre noire
Schiste argileux naturel à grain serré, utilisé dès la Renaissance italienne à la manière d’un crayon. En France au xviie siècle, le matériau brut est nettoyé de ses impuretés pour donner une pierre artificielle, plus noire et plus brillante d’aspect.
De texture grasse et moelleuse, la pierre noire donne un trait large et vigoureux dont la teinte varie du noir au gris en fonction de la pression exercée par la main.
Elle a été très tôt associée à des supports colorés (en particulier le papier bleu de Venise) qui apportent la demi-teinte de base, intermédiaire entre les ombres et les lumières.
Sanguine
Variété d’un oxyde ferrique qui se présente sous forme de poudre, de bâtonnet ou de plaque.
Sa teinte peut varier du rouge clair au brun, en passant par différentes nuances orangées ou violacées. L’analogie de sa couleur avec celle des carnations la destinait en priorité au rendu illusionniste de la figure humaine. Mais sa luminosité, qui reste forte même dans les valeurs sombres, lui valut aussi d’être utilisée avec bonheur dans le paysage au xviiie siècle.
La finesse de son grain, son moelleux, la chaleur de son coloris lui confèrent une sensualité inégalable.
Sépia
Désigne à l’origine l'encre de la seiche, dont l’emploi se développe à partir de la fin du xviiie siècle, avant d‘être abandonné au cours du xixe siècle au profit de substituts naturels, puis chimiques, qui en ont conservé le nom.